Issho ken meï : Ce que tu fais, fais le de ton mieux
Kihon – de la base à la liberté
Nous aspirons tous à plus de liberté.
Liberté de créer, d’expression, d’aller et venir…
Pour être libre il faut faire des sacrifices.
Les sacrifices dans le monde des arts, qu’ils soient culturels, manuels, musicaux ou martiaux, en notamment le fait de passer par les gammes.
C’est le fait de répéter encore et encore des mouvements, des vocalises, des gestes, des textes….
Dans les arts martiaux, plus particulièrement dans le budo l’on retrouve ceci sous le terme Kihon (les bases) ce sont des mouvements techniques ou notions qui sont les fondements, l’essence même de nos disciplines ainsi que leurs points communs.
Il faut les travailler tous les jours, ceux-ci sont notre base de travail pour toutes évolutions, techniques, martiales et spirituelles.
Ces répétitions sont fastidieuses, usantes mais nécessaires.
Beaucoup s’en détourne car ils pensent à tord qu’elles sont inutiles, futiles pour pratiquer physiquement, c’est cela peut être le cas à court voir à moyen terme (même si je ne partage pas cette avis), mais cela s’avérera nécessaire voir primordial à long terme.
Le chemin sur la voie – Do ou Migi – le travail de toute une vie martiale passe par ces kihon.
A chaque évolution de notre pratique nous nous recentrons à un moment ou à un autre vers ces kihon qui nous permettent de parfaire notre pratique, comme le forgeron qui tape sans cesse sur le fer afin de le peaufiner pour atteindre la ligne parfaite d’un katana.
En aïkido nous pouvons effectuer des séries d’ukemis afin de parfaire notre endurance, notre densité corporelle, notre souplesse, notre oreille interne…(l’ukemi fera l’objet d’un futur article).
Nous pouvons aussi répéter les techniques de bases sur différentes attaques (ikkyo, nikyo, sankyo, yonkyo, kokyo nage, kotegashe, koshi nage, irimi nage…). A l’instar des budo de percutions qui eux peuvent faire des répétitions de coups (pieds, poings, genoux, coudes…) ou des budos de projections comme le judo et répéter les kumi kata, les techniques de jambes ou de hanches…).
Le fait d’avoir de plus en plus de grades ne nous donne pas plus de liberté, si nous ne travaillons pas les bases.
Acquérir les bases, les maîtriser, permet ensuite de s’adapter à diverses situations, là commence la liberté d’actions et de mouvement.
Mais sans cette maîtrise des kihon on ne devient pas libre.
Fabrice Geffroy 5ème Dan Aikido Diplômé d'Etat www.aikido-rennes.fr