Metsuke : le regard, mais pas que…

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Présent à chaque instant de notre vie, tantôt doux, émouvant, sérieux, rieur, malicieux, triste, dur, noir ou dans le vide… Le regard prend diverses expressions aux yeux des autres (si j’ose dire).

Après vous avoir parlé du zanshin et du ma-aï, je vous livrer aujourd’hui ma réflexion à propos du Metsuke – le regard mais pas que…, cet article sera moins technique que les précédents.
Cet article fait partie d’une série commencée suite à mon premier article dans lequel je posais la question “ l’Aïkido est-il efficace? ”.

On dit que le regard est
le miroir de l’âme.

Qu’est-ce que le metsuke ?

Poser le regard,
Regarder sans regarder,

C’est par les yeux que l’on regarde, que l’on voit et donc c’est par les yeux que l’esprit-intellect saisit la situation. C’est aussi par les yeux que nous pouvons saisir la force de la menace ou l’opportunité d’attaquer.
Metsuke sert aussi à jauger du ma-aï à adopter vis à vis d’une situation, il est utile dans notre attitude (shiseï *) et dans notre zanshin de chaque instant.

Le metsuke dans le Budo

Dans le Budo, le regard reflète, trahit l’état émotionnel du combattant. Lorsque le pratiquant travaille sur son regard pour ne plus refléter son état intérieur, il éduque parallèlement son mental à l’apaisement.

La position doit permettre de voir largement et vastement.
Entre voir et regarder, voir est plus important que regarder…
Myamoto Musashi

Cette position des yeux convient aussi bien dans la tactique d’un simple duel que dans une bataille.
La position des yeux doit permettre de voir tout l’environnement sans toutefois se focaliser sur un point.
En effet, plus on focalise notre regard, moins notre vision périphérique est bonne.

Regarder, c’est porter la vue sur quelque chose ou dans une direction.
Voir, c’est étudier, examiner, remarquer, découvrir,observer…

Il faut poser son regard, le terme poser signifie qu’il est là mais toujours mobile, à la différence de le fixer son regard.

Au ken, on regarde son partenaire/adversaire dans son ensemble, on pose son regard sur son être. Si l’on fixe son regard sur ses mains, on sera en retard car on aura pas capté son intention, son mouvement subtil de ses hanches, d’un pied…Lors d’un taninzugake, on ne doit pas fixer son regard, on observe sa périphérie, on sait où se trouve les autres pratiquants, on peut alors anticiper, choisir son action, sa direction sans être tributaire de tel ou tel mouvement d’autrui.

Un bon metsuke permet d’avoir un bon zanshin, car l’on sera attentif à tous les mouvements de son environnement.

Le metsuke dans notre vie quotidienne

Comment travailler son metsuke dans notre quotidien ?

Exercez-vous à regarder, à observer et retenez des détails :
– d’une lieu,
– d’une personne,
– d’une situation dans la rue…

Ceci est très intéressant pour modifier votre attitude selon si vous ressentez une potentielle menace ou non.Exercez-vous à dissimuler vos émotions, ressenties… pour ne pas donner d’indices à vos interlocuteurs… (je ne dis pas de mentir)

– avec vos amis, votre famille (en forme de jeu pour vous même)
– dans le monde du travail (ce qui peut être utile par exemple de ne pas divulguer votre impatience ou mécontentement ou au contraire votre satisfaction…)

Fabrice Geffroy
5ème Dan – DEJEPS
www.aikido-rennes.fr
* le shiseïfera l’objet d’un article particulier

Fabrice
Fabrice

Fabrice Geffroy pratiquant et enseignant Aïkido, est 5ème Dan diplômé d’État Jeunesse Éducation Populaire et Sport. Ecoute, pédagogie, technique sont des qualités nécessaire à tout enseignant.